dimanche 13 décembre 2015

Profils kraftiens

Un article rapido sur le pouce pour vous montrer deux anciens crobards qui datent de 2014, faits sur papier kraft. Deux profils de Meredith et de maître Eolas.
Je les ai ressortis pour alimenter la page facebook de Mutatis mutandis et ma page perso (qui sont mises beaucoup plus à jour que ce blog, malheureusement) alors qu'ils dormaient dans un vieux carnet. 

Quand j'aurai du temps, un jour, j'aimerai faire plus d'essais avec le kraft. 
C'est vraiment un matériau plaisant !
J'aime notamment le contraste entre le marron du support et le blanc des Posca !
A suivre, donc.





Prenez soin de vous en ces temps troublés et à tout bientôt !

See ya !


samedi 14 novembre 2015

Dark and difficult times lie ahead

Image de Jean Jullien

En janvier dernier, Paris saignait avec le reste du monde en pleurant les victimes des attentats meurtriers de Charlie hebdo
J'étais loin d'imaginer devoir revivre le même grand huit émotionnel, les tripes nouées, les yeux rivés sur mes écrans, hébétée et abasourdie, si peu de temps après ces tragiques événements.
 
J'ai quitté Paris hier soir, pour retourner dans ma Picardie natale, et fêter mon anniversaire au calme avec ma famille. Nous sommes allés au théâtre voir "Paradis d'enfer", une pièce légère et drôle. Une bonne soirée.
Ce n'est qu'une fois rentrée chez nous, vers 23h que l'on a compris. Mon amie Jeanne appelle à 23h10, je passe le combiné à mon père, un peu surprise vu la rareté de l'événement et l'heure d'appel, pensant que c'était lié à une surprise pour mon anniversaire. J'entends sa voix inquiète et un peu trop haut perchée dans l'appareil. Je ne répondais pas à mon téléphone, des gens étaient morts ce soir et elle avait peur que je sois du nombre. Je la rassure, essaie de faire une blague, et je raccroche.

Nous allumons la télé.
Douche froide. 
 Et là, c'est l'horreur, la panique, les gens qui crient, les journalistes qui ont la voix qui monte dans les aiguës, et qui répètent sans interruption "Il est arrivé quelque chose", en boucle, à l'excès.
Je vois plein de messages sur mon téléphone rallumé. Je rassure tout le monde "je vais bien".
 Et la peur me glace tout à coup le sang. 
Qu'en est-il de tous les autres ?

Le grand défilé commence alors.
 Est-ce qu'untel va bien ? Et machin, ne devait-il pas être à Paris ce soir ? Et lui ? Et elle ? Comment vont-ils ? Je me jette sur facebook, mon téléphone, pour essayer de rassembler au plus vite toutes les preuves que tout le monde va bien.
Je n'ai jamais envoyé autant de "TOUT VA BIEN ???" en si peu de temps.
Certains sont chez eux, d'autres bloqués chez des amis, mais tout le monde est sauf.
Les visages des gens dont on n'a plus de nouvelles commencent à défiler sur les réseaux sociaux. Chaque reblog alourdit mon cœur, et très vite, je me sens dépassée et nauséeuse. 
Mais je ne peux m'empêcher d'appuyer sur "actualiser" toutes les deux secondes.
J'en ai le tournis.

Hier, nous avons atteint un cran de plus dans l'horreur.
 Les terroristes ont tués en nombre.
 Des innocents, des gens lambda, qui se trouvaient là, au mauvais endroit au mauvais moment. En janvier, certains essayent de se rassurer, en posant calmement sur la table, le pourquoi du comment, trouver une cause à toute cette folie, même la plus minime. 
Chez Charlie, c'était des dessinateurs de presse. 
Ils aimaient appuyer là où ça fait rire et c'est bien connu, les cons manquent d'humour.
Mais hier ? Manger une pizza serait donc devenu criminel ? Headbanger en rythme avec des amis à un concert, un outrage? Assister à un match de foot, une insulte ?
Ridicule. Absurde. Insensé.

Une nouvelle preuve abjecte que le terrorisme touche n'importe qui, n'importe quand, pour n'importe quel motif.

Je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a un mois, j'y étais au Bataclan.

 Debout, tout près des entrées qui donnent sur le balcon. Ce balcon dont des gens sont tombés, fusillés, la nuit dernière.
Que j'ai soupiré d'aise quand le vigile m'a laissée passer avec ma bouteille d'eau dans mon sac. Les premiers à être tombés hier.

Je suis défaite.

Au milieu de ce champ de guerre, une fois encore, la même peur qu'en janvier m'étreint.
Que vont penser les gens ?  Qui vont-ils accuser ? Les réfugiés syriens ? Les musulmans ? Tous les "autres" ?
Les voix des extrêmes s'élèvent déjà. Les gens se trompent de camp.
Et je me sens désemparée et impuissante.

En soufflant mes bougies il y a peu, on m'a dit que j'avais droit de faire un vœu.

Faites que la peur ne transforme pas les moutons en loups.
Faites qu'ils ne gagnent pas cette guerre.
  Faites que les gens ne perdent pas la raison.

Comme beaucoup, je n'ai pas pu faire grand chose aujourd'hui.
Difficile de se détendre, de se concentrer sur autre chose.

J'ai donc barbouillé pour exorciser, essayer de ne penser qu'au crayon sur la feuille, aux couleurs sur le papier.

Prenez soin de vous.

Dark and difficult times lie ahead




samedi 17 octobre 2015

Welcome to winter in the tropics !


Hello again !
Time to come back and tell you some stories.

Au mois d'août, pour ceux qui n'ont pas suivi, je suis allée de l'autre côté de la planète, et j'en suis revenue.
Avec 8000 photos au compteur et des souvenirs plein la tête.
J'aimerai vous raconter tout ça en détail, mais je sais déjà que c'est un peu perdu d'avance. 

Malgré tout, et parce que l'on me harcèle (oui, Camille, je parle de toi), je vais essayer de me lancer dans quelques récits illustrés de mes pérégrinations australiennes.

Let's start !

A la base, je suis partie en Australie pour travailler.
Si, si !
 A Cairns, plus précisément, sur la côte Nord Est de l'Australie !

Là haut, à droite dans le petit cercle bleu !
Je m'y suis rendue pour assister à une semaine de conférence et présenter mon travail devant plein de confrères, spécialistes du domaine et autres pontes en éthologie.


Donc c'était un peu l'aventure et le challenge à plein de niveaux. 
Première grosse présentation en anglais, en solo, à l'autre bout du monde et devant des références de mon domaine.
Zou, on y va et on ne claque pas des genoux !

Si vous voulez jouer à "Où est Charlie", j'y suis !
Le congrès était vraiment chouette, même si c'est assez intense d'écouter des présentations en anglais (plus ou moins bien articulé), précises et pointues pendant plus d'une semaine et de se socialiser de manière active le soir venu (toujours en anglais, sinon ce n'est pas drôle). 

 Il n'y a que dans ce contexte là que l'on rencontre des italiens de Stockholm et des lituaniens autrichiens qui bossent en Guyane. On commence dans une langue, on finit dans une autre avec de grands éclats de rire... j'adore ça ! Et tous ces gens ont des histoires de vie fantastiques ! "Bonjour, mon boulot à moi, c'est de marquer des requins aux Bahamas !" "Ah, bah moi...je suis les grenouilles dans la forêt tropicale". "Moi ? J'apprends à des perroquets à utiliser des outils".
Enfin, bref, des rencontres, des découvertes, de l'exaltation de chaque instant, mais avec quelques poches sous les yeux tout de même !
(et plein de français expatriés dans des endroits cocasses !)

Au menu des "social activities", on avait le droit en sus, à une visite d'un zoo de nuit (avec mon premier wombat de toute ma vie, et papouille à un koala), une repas aborigène, touristique à souhait, un "social diner" officiel avec groupe de musique live (et une démo de parade nuptiale de la grue par deux chercheurs désinhibés) et, pour conclure tout ça, snorkelling (tuba et palme mais sans bouteille d'oxygène) dans la grande barrière de corail. 
Y a pire.

Illustrations diverses ! 

Je vais casser un mythe, mais un koala, ça ne sent pas bon DU TOUT. Et c'est beaucoup moins doux que ce qu'on pourrait imaginer. Je sais, je mets vos rêves en pièces, ne me remerciez pas.
Le wombat et les chercheurs, une fable inédite de Lafontaine. Notez que la bestiole ne se laisse pas distraire. Une star née.

Je me fais plein d'amis, c'est chouette
KANGOUROU !

"Guys, let's do funny faces !" :D

Le snorkeling, j'avais quelques appréhensions vu que la dernière fois que j'avais tenté, j'étais très jeune et je n'arrivais pas à bien nager et à plonger pour m'approcher pour voir les poissons. Et mes maigres expériences de plongée ce sont soldées par de vives douleurs aux oreilles. Donc j'étais un peu inquiète.

Je vous rassure !
 La faune aquatique australienne est tellement foisonnant, que même pour les mauvais nageurs, il y a possibilité de s'en mettre plein les prunelles.
 Même de la surface, les écailleux vous envoient leur bonjour et grignotent le corail à quelques centimètres seulement de vos palmes. 
L'eau était fraiche, mais le spectacle enchanteur.

En revanche, ça fait bizarre de plonger d'une plateforme artificielle en pleine mer, et d'être tous entassés dans un petit carré pour plonger. Mais au final, il y a assez de poissons à regarder pour tout le monde et on oublie rapidement qu'on est plusieurs à être nombreux !

Ça va, c'est pas dégueu.

Green Island

J'ai des coups de soleil et de la crème sur le nez. Parée à plonger !
Tout le mérite des photos sous l'eau revient à Marie-Amélie. Moi je galérais bien trop à essayer de respirer par la bouche pour me concentrer sur autre chose !
Si quelqu'un sait ce que c'est...je suis une vraie bille en matière de poissons

Je sais que je ne suis pas objective, mais quand même, les poissons perroquets ce sont les plus beaux !
Pas de doute, y a du corail !
Ça décoiffe ! Et ma première baleine a même eu la délicatesse de venir souffler à côté du bateau lors du retour.


Bon, et puis sinon, Cairns, c'était sympa.
 Beaucoup plus petit que ce à quoi je m'attendais (surtout pour un "spot" aussi prisé pour la plongée) mais agréable. 
Je n'ai visité que l'esplanade, le jardin botanique et le lieu de la conférence, mais ça a été une initiation en douceur aux tropiques en hiver (26°C, c'est chouette), et à la faune locale variée et bariolée. 
J'étais encore loin de me douter de tout ce que j'allais découvrir par la suite !

Rapide visite guidée en vrac de l'endroit !

Avant toute chose, il faut savoir que les pièces australiennes sont ultimement cools. Kangourou, échidné et ornithorynque. Moi je dis, tu peux pas test. 
Fallait que je vous les montre avant de poursuivre mon récit décousu.

Ma préférée, c'est l'échidné !
Sinon, voici mon auberge ! Le YHA de Cairns.
Une auberge de jeunesse typique pour tous les "backpackers" (ceux qui se baladent avec leur sac à dos), avec cuisine collective, et spot wifi surchargé ! Beaucoup de français et d'allemands ! On ne se sent pas si dépaysé que ça. Mais il y avait barbeuc' pour 6 dollars tous les vendredi et pancakes gratuits tous les matins. Un truc qui s'approche du bonheur.
 
Home sweet home


 Voici un petit mix rapide de quelques copains croisés sur le chemin entre le YHA et le centre de conférence (15 minutes à pied). 
Oui, en pleine ville.
Oui, je sais. 
C'est ça l'Australie.


Ce petit chemin, qui sent la noisette ♫

Le centre de conf'. Ça en impose.

Une brochette de "Peaceful doves"

Bon, peaceful, peut être mais pas si rassurée que ça !
Willy, il a toujours l'air de vouloir en découdre

Le piaf nasique
Martin-triste !
Pee-wee !
Nous on a des pigeons, eux ils ont des rainbow parakeet...
Fig bird. Aussi coloré que silencieux !
  
Mon auberge était en plein cœur du centre ville, juste en face du "Cairns central", un immense centre commercial. A peine mes bagages posés après mes 26 heures de vol, j'y ai bondi pour dévaliser la librairie (forcément).

Just on the other side of the road

Verrière et grand soleil

La déco y était très animalière.



Dans Cairns aussi, outre les longues allées, les maisons qui faisaient préfabriquées (mais si, avec des espèces de toits en avancée bizarres qui font comme des trucs qui ne tiennent qu'un été), il y avait une multitude de bancs colorés en mosaïques trops jolis.

Casoars et grenouilles sur les murs


Le croco trop cool au coin de ma rue
 
Le banc à piaf !

Rainbow !!!

En me baladant, j'ai trouvé des choses assez rigolottes aussi, comme ce loueur de voitures customisées. Moi, j'ai choisi la mienne !

Les T-rex n'ont qu'à bien se tenir !

J'ai déambulé plus ou moins maladroitement au début...voici un petit détour par les anciens docks où l'on a mangé lors du social diner,  mi chemin entre le centre de conférences et l'esplanade.
 Tout avait le bon goût de n'être qu'à 15 minutes à pied.

Un mariage, des tortues, un filet avec des piafs. Poétique.



Ambiance mangrove. matez ces racines ! Les merveilles de l'évolution à l’œuvre !

 L'esplanade (symbole de la ville avec ses poissons métalliques emblématiques), je ne l'ai découverte que au bout d'une semaine, lorsque je suis allé mangé un burger avec les copains du Max Planck le dernier jour du colloque. Une grande étendue herbeuse, avec les restos d'un côté, une grande piscine (gratuite !) et la jetée de l'autre côté. 
Ça fait presque oublier la ville !



Oui j'aime bien le concept de la fleur perpétuelle.
 


Tropiques obligent, les arbres sont démesurés. C'est enivrant de marcher sous leur frondaison.
 
Voir les gens à l'échelle, ça remet un peu en perspective.


En Australie, il y a des barbeuc' mis à disposition de tout le monde ! Un concept plutôt sympa.
La jetée de l'autre côté.
 Donc pas de plage accessible à Cairns même, mais une vue qui vaut le détour. Et plein depiafs exotiques qui fouillent dans la vase.




Encore de nouveaux amis


L'ibis farfouille gaillardement !
Retour au bercail à la tombée de la nuit. Les ibis rentrent, et les chauve-souris sortent.
 

Balades nocturnes, glaces et burgers végétariens, toujours avec les coupains !

Les poichons !

Tu me vois, tu me vois plus !
Je suis tombée amoureuse des pieds moussus avec leurs petites loupiotes colorées


Magique !
 Et voilà pour Cairns, et le premier aperçu australien.
Et ce n'est que la première semaine ! Celle où j'ai fait le moins de photos...

Le prochain récit sera ÉPIQUE, avec du suspens, du frisson, et beaucoup d'animaux sauvages !
Direction la forêt primaire et les Atherton tablelands !

Stay tuned.